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These poems are also translated into English and will be found in my poetry book, soon to be published.

Coeur Sans Dessus Dessous
2017

 

Une par une, les lampes s’éteignent

Laissant au-dessus de moi, la seule allumée

La seule héroïne au-dessus du spot light

Un poignet supportant mon front

Et l’autre main autour d’un verre vide.

 

Je chante à une foule qui ne s’y trouve plus

Soulagée auprès du gin et vodka

Leur héroïne prête à s’éteindre

Fredonnant des mots d’amour empruntés

D’une chanteuse aussi soulée qu’moi.

 

Mon seul spectateur m’observe sans mots

N’osant corriger mes paroles mal chantées

Sachant qu’à tout temps j’éteindrai mes yeux

Me laissant reposée auprès d’lui

Mon poignet et mon front, cognant la table.

​

Sous l’Aiguille d’une Montre 
2017

 

Un plaisir fut-il de te rencontrer

Pour quelques verres, la semaine passée;

Tout a l’heur entre amoureux

Toujours souriants et fous heureux;

Mais surtout il y a deux ans

Lorsque notre amour a pris élan.

 

Notre temps, sous l’aiguille d'une montre,     
Ainsi marqua notre première rencontre

C’est lorsqu’on a compris nos yeux

Que l’un l’autre, ont exaucé nos vœux

À l’amour, on a pu se rendre

Même si d’autre ont cru nous fendre

​

La Piqure 

2015
 

J’observe la tomate

trop rouge

trop mûre.

Elle s’éclate d’un côté

comme du pain au four

saignant lentement

 

Mon doigt la touche

et je le suce

goûtant la pauvre bête -

son acide coulé autour d’elle -

comme si ce fut lui

qui saigna d’une piqure

comme si ce fut moi

qui m’éclata

…pauvre bête

​

​

La Chance 
2015

 

Au tout début

Six paroles apparurent

Lorsque toutes les autres

Ne purent passer à travers

Les portes en fer fermées

 

Plus tard dans la nuit

Sept paroles apparurent

Mais vue que la septième

S’enjamba entre les fers

Toutes paroles souffrirent

 

Par la toute fin

Sans l’Amour présent

La Chance tourna son dos

Aux portes verrouillées

Rouillant auprès du Regret

​

​

Le Ballon Bleu
2015 

 

Il lui dit un jour

De bien écouter

Alors elle l’écouta

Et écouta.

 

Mais il chuchota

Restant même muet

Les deux bras croisés

Patient et songeur.

 

Toutefois, elle alla ci et là
Seule, comme il l’eut fait
Emporté par un ballon rouge

Elle du sien, leurs compagnons.

 

Les bras démêlés

Droit sur ses talons

Revenue sur terre,

A son tour il l’écouta.

 

Entendant soudain

A ce qu’il ne s’attendit

Lorsque sa lettre lui dit

Que déjà elle écoutait!

 

Relisant aux yeux minces

Se grattant la tête

Se frottant l’menton

Sachant nul que faire!

 

Ni le savait-elle

Ses bras autour d’elle

Écoutant fort son silence

Ses murmures point déchiffrés.

 

Si seulement il eut saisi

Ce dont son ballon bleu

Lui avait autrefois dit

Mais celui-ci écouta guère.

 

Il ne lui resta alors

Que de lui souhaiter

Le bonheur des poèmes 

Espérant...être entendu.

​

​

L'Hiver 
2012

 

Je tombe à mes genoux,
Mes bras autour des tiens,
Qui ont aussi connu le sol froid,
Que j'ai aidé à relever,
Tendrement, tout doucement, soigneusement

L'éclat de mes yeux s'est éteint,
Ainsi se levant vers les tiens,
Qui ont aussi connu les soirs sombres,
Que j'ai baisé, les réveillant au soleil,
Patiemment, encore et encore, en y arrivant

Ma poitrine porte un coeur fissuré,
Mes mains te demandant l'autre moitié,
Comme ta poitrine aussi a connu le chaos
De l'angoisse que j'ai aidé à détendre,
En soulageant, en t'aimant, t'adorant

Mes pas se sont tous perdus,
Lorsque les tiens quittèrent mon côté,
Qui ont aussi dû retrouver le chemin de l’ivresse.
Ma main prenant la tienne t'as aidé,
Te guidant, te serrant la main, te serrant aux bras

Mais tu m'as laissé les genoux au sol.
Tes yeux ne s'abaissèrent vers les miens.
Tu as évité mes mains t'implorant de m'aider.
Tu m'as laissé perdu dans les bois
à y mourir l'Hiver

​

​

Ma Mort 
2009


J'entends des pas aplatir la neige
Ils me suivent encore ce soir
Et s'approchent de plus en plus
Mais dès que je me tourne
Je les entends comme une bête s'enfuir ailleurs
Et seules mes traces se voient
Par des yeux de plus que les miens

Je sens mon visage caressé de doigts maigres
Ils se glissent pour arriver à ma main
Pour la tenir seul à lui
Mais dès que j'ouvre mes yeux,
Éveillée pas des frissons
La présence s'évade aussitôt,
Mes poils soulevés de ma peau

J'entends les murmures encore ce soir
Je n'arrive à comprendre
Ce dont les supplies veulent me dire
Mais dès que mon cœur commence à battre de peur
La voix s'éloigne en échos,
Seuls les battements de mon cœur s'entendent

 

Je sens des yeux me suivre
Dans la grotte ou j'suis tombée
Je ne voie que la noirceur
Du creux dans lequel j'ai glissé
Mais dès qu'ils s'approchent
Me fixant droits dans les yeux
Je saisis enfin que c'est la mort
Qui me rodait aux alentours

​

​
Cher Sablier 
2009

Et moi qui m'attendais à une étoile filante,
À passer au-dessus de moi pour en faire des voeux,
Au lieu, c'est moi qui m'suis levée au ciel,
Au-dessus de mon monde auquel j'ai dû dire Adieu

Et moi qui rêvait d'être la mariée en robe blanche,
Avec tous les yeux sur moi et mon époux,
Au lieu, ce sont les regards en deuil avec des larmes aux yeux,
Qui m'admiraient dans ma robe blanche, étendue pour toujours

Et moi qui espérait trouver l'amour de mes poèmes,
Mon cœur gonflé comme un ballon prêt à éclater,
Au lieu, c'est la vitre de mon sablier qui s'éclata
Et chaque grain de sable, perdu comme mes rêves


 

L'Attente 
2009

 

Tout est triste ici chez toi

C'est le silence qui me le dit

Quand seuls mes pas s'entendent aller,

Sachant alors que je suis l'intrus

Aux yeux de tes murs

 

Tout est mort ici chez toi

C'est la poussière qui me le dit

Quand elle se colle aux bouts de mes doigts,

Sachant alors que ce dont je touche

Envahi leur long repos

 

Tout est froid ici chez toi

C'est la vapeur dont j'expire qui me le dit

Quand ton absence de chaleur semble éternelle,

Sachant alors qu'ici l'hiver

Règne à tout temps

 

Tout est secret ici chez toi

Ce sont tes possessions qui me le disent

Quand déposés à leur temps et endroit précis,

Sachant alors que leurs histoires

Sont verrouillées au-delà de leurs portes

 

Tout est seul ici chez toi

C'est leur patience à te revoir qui me le dit

Quand sans un mot ils t'attendent à passer par la porte,

Sachant alors qu'au milieu de cette chambre,

Je fais de même qu'eux

​
​

Mon Épave 
2009

 

Ma douleur ne part pas

Elle s'écrase paresseuse au fond de moi

 

Habitué à son coin

C'est mon cœur qui supporte son poids

 

Une vie qu'avec cette voix en moi

Ces chuchotement à mes temples pénètrent

 

Je ne croie aux temps heureux

Ils me moquent ne durant grand temps

Comme un échantillon prévu à s'achever

 

Comme le soleil se lève et se couche

Ma peine aussi suit la routine jour après jour

 

Mon âme traine toujours loin derrière moi

Risquant à tout temps de le perdre de vue

 

Je ne saurai à quoi il ressemble

Sans couleurs vives à mes yeux

Tout parait noir, blanc et brun sale

 

Tes yeux aussi sont plus noirs que le fond du lac

Celui dans lequel mon âme s'est perdu

Mon épave qu'un jour tu amèneras à la surface

 

Le jour dans lequel un rayon m'aveuglera

Formant peu à peu un soleil tout rond

Et ta silhouette aux yeux azurs ne quittera mon côté

​
​

Tranchée
2001

 

Je suis si heureuse

Laissez-moi ici

J'aime ce vent silencieux

 

Je suis si heureuse

Comme une fleur se laissant bercer

D'un côté à l'autre

Ne quittant son champ de blé

 

Mais je suis une fleur séchée

Et par terre on peut m'trouver

Oh, que je suis triste!

Petit vent, berce-moi et ne cesse pas

Mais soit léger et fin vers moi

 

Je suis si heureuse!

Laissez-moi dormir

Comme la Belle aux Bois Dormant

Mais je suis si triste!

Son prince la réveillera

Moi? Je resterais toujours ici

Faible, sans force pour me lever

 

Je suis si heureuse!

Laissez-moi pleurer

Ce sont mes larmes de joie

Mais que je suis triste!

Ces larmes trop amères

Ne sont que de tristesse

 

Je suis si heureuse!

Laissez-moi flotter

Sur la mer si clame

Aux vagues si chaudes

Elles me guideront

Mais je suis si triste

Elles me perdront

 

Je suis si heureuse.

Laissez-moi penser

Ainsi que de rêver

Ne faites pas du bruit

Shh, soyez tous gentils.

Oh que je suis triste!

Mes pensées ne sont que tristes

Mes rêves, que des cauchemars

Faites du bruit...

Ça n'sert à rien

 

Je suis si heureuse.

J'ai tout ce dont j’désire

Come une reine assise au trône

Mais oh que c'est triste.

Ou pars-tu mon petit roi?

 

Je suis heureuse.

Laissez-moi chanter

Légèrement fredonner

Mais je n’peux chanter...

Seulement soupirer

La tristesse si angoissante

Je suis malheureuse.

Tellement malheureuse.

 

Je ne suis heureuse.

Je l'espère seulement

Mais tu vois? Ça ne m'aide pas.

Alors laissez-moi ici

Il me garde bien au chaud

Laissez-moi ici

J'aime se vent tout doux

Dans ce creux trancher de guerre

 

Tu m'as bel et bien quitté

Mais je n’te quitte pas

Mon petit soldat

Je me couche à tes côtés

Bien glissée auprès de toi

A mon tour je ferme mes yeux

Reste, et ne quitte pas

 

Mais oh que c'est triste.

Seule moi me réveillera

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© 2015 Daniela Oana

© 2015 by Daniela Oana

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